Stacks Image 579
180 pages
21 x 25,5cm
978284809-224-9

25 €
Nantes & Rennes sous le regard des architectes du 21e siècle
Jean-Louis Violeau


Préface de Thierry Guidet

L’architecte est une sorte de chevalier pragmatique censé réunir les frères ennemis que sont l’art et l’argent. Un peu comme un producteur de films, il est un de nos héros contemporains. C’est du moins le constat que l’on retient à la lecture de cette série d’entretiens où se découvre le destin des deux grandes villes de l’Ouest au tournant du siècle. Alexandre Chemetoff en est l’un des grands bonshommes, Rennes sous les années 1990 et Nantes pour la décennie suivante. Comme une histoire qui tourne rond, finalement, à chaque décennie sa ville, et inversement. Mais il y a bien des grains de sable ici ou là, vous verrez.

On retrouve au fil de ces entretiens :
Philippe Barré
Michel Bertreux
Patrick Bouchain
Jean-Yves Chapuis
Alexandre Chemetoff
David Cras
Christian Devillers
Jacques Ferrier
Claude Giboire
Clément Gillet
François Grether
Agnès Lambot
François Leclercq
Les Le Trionnaire
Philippe Madec
Nicolas Michelin
Patrick Moreuil
Gaëlle Péneau
Jean-Pierre Pranlas-Descours
Jean-François Revert
Patrick Rimbert
feuilleter les premières pages :
Nantes – Rennes : « Deux villes pionnières sur le sentier du projet urbain à la française »
Par Propos recueillis par Jean-Philippe Defawe - LE MONITEUR.FR - Publié le 23/05/2014 à 16:17

450x338xIMAGE_20140523_24565491.jpg.pagespeed.ic.omSF0EIRF8
© DR - Le sociologue Jean-Louis Violeau vit et travaille à Saint-Nazaire et à Paris.
Pour son 7e anniversaire, la revue urbaine bimestrielle, « Place publique » a publié, avec l’éditeur nantais Joca Seria, un numéro spécial « Nantes & Rennes sous le regard des architectes au XXI e siècle ». Un ouvrage singulier concocté par  le sociologue et professeur à l’ENSA Paris-Malaquais, Jean-Louis Violeau.
Qu’est-ce qui a motivé la création de cet ouvrage ?
D’abord l’action au long cours d’une revue urbaine bimestrielle, Place Publique, qui vient de fêter son 7ème anniversaire et avec laquelle j’ai collaboré dès sa première année. Lancée à Nantes, elle a vu débouler à l’automne 2009 sa petite sœur rennaise. Sur le chemin du retour du pot de lancement, aux alentours de Redon sans doute, je me suis demandé comment accompagner à ma façon ce rapprochement. J’ai donc décidé d’aller voir ceux qui avaient travaillé ou travaillaient, avec leur « capital flottant », intellectuel et symbolique, à ce grand projet métropolitain depuis une vingtaine d’années désormais : les architectes et les urbanistes. Avec un objectif : transmettre la mémoire des projets et se demander avec eux où demeurent encore, à Nantes et à Rennes, ces espaces vagues où l’on se prend à dire, « mais oui, qu’il y a un futur ! » Sur l’initiative courageuse de l’éditeur nantais Joca Seria, cet ouvrage rassemble nos échanges, à pieds ou en voiture, tout au long des quatre années qui ont été nécessaires pour rassembler cette vingtaine d’entretiens avec les « apôtres du projet urbain ». Se sont ainsi succédés, dans l’ordre : Alexandre Chemetoff, Jean-François Revert, Nicolas Michelin, Jacques Ferrier, Philippe Madec, Jean-Pierre Pranlas-Descours, François Grether, François Leclercq, Christian Devillers, Patrick Bouchain, et Jean-Yves Chapuis et Patrick Rimbert, les deux adjoints à l’urbanisme les plus marquants d’Edmond Hervé et Jean-Marc Ayrault. J’avais donc vu essentiellement des architectes « parisiens » mais qui devaient, pour contrainte, avoir travaillé au moins dans les deux villes. Ensuite, j’ai décidé d’aller interroger des architectes installés à Nantes ou à Rennes, mais ayant exercé alternativement dans l’une ou l’autre cité : Clément Gillet, Michel Bertreux et Patrick Moreuil de Tetrarc, les Le Trionnaire, père et fils et associés, Agnès Lambot et Philippe Barré, David Cras et enfin Gaëlle Péneau. Sans oublier un promoteur, sans doute le plus illustre d’entre eux, Claude Giboire, mémoire vivante de la construction de ces deux villes.
 
En quoi Nantes et Rennes sont-elles singulières du point de vue de l’architecture ?
La scène nantaise est sans doute plus ouverte, la scène rennaise peut-être plus soudée, mais les deux ont en commun d’avoir été pionnières sur le sentier du projet urbain « à-la-française », Rennes la première mais il ne faut pas non plus oublier Saint-Nazaire. Alexandre Chemetoff en est l’un des grands bonhommes, Rennes sous les années 1990 et Nantes pour la décennie suivante. Comme une histoire qui tourne rond, finalement, à chaque décennie sa ville, et inversement. Pour aller vite, il s’agit d’une curieuse alliance où urbanistes et architectes, politiques et promoteurs s’engagent dans un cercle vertueux d’intérêts mutuels bien sentis, le tout, bien entendu, au service des populations concernées… Mais il y a bien des grains de sable ici ou là, vous verrez !
 
Comment décrire le rapport de ces territoires, Nantes en premier lieu, avec Paris… et les architectes parisiens ?
Il ne faut jamais oublier que l’on est… toujours « le parisien » de quelqu’un ! Lorsqu’un architecte nantais en vue va travailler à Segré, aux Herbiers ou à Vannes, il y est toujours un peu perçu comme « le parisien »… Un nouveau Nantes est né avec l’arrivée du TGV et le premier mandat d’Ayrault, les deux coïncidant. Les architectes parisiens sont descendus à Nantes, c’est certain, et ils y ont souvent reçu les commandes les plus prestigieuses, mais je m’étais amusé à un petit comptage sur le guide d’architecture contemporaine que la Maison de l’architecture a fait paraître en 2010 et qui couvre donc les années 2000 : sur les 187 projets qui y sont recensés, 152 ont été conçus et signés par des architectes nantais et ligériens, 81% ! Mais c’est vrai, la Cité des congrès, le Lieu Unique, le siège de Nantes Métropole, l’École d’architecture, le Palais de Justice ou le Zénith leur ont échappé, entre autres… Mais dans le même temps, une poignée d’agences nantaises a tenté avec succès l’aventure parisienne. Quant aux jeunes, ils sont de mieux en mieux reconnus au plan national, lauréats réguliers des sessions des Albums (AJAP) ou du Prix de la première œuvre du Moniteur, et puis surtout de jeunes architectes parisiens talentueux s’y sont installés ces dernières années. La liste s’allonge et j’en oublie, Bourbouze et Graindorge, DLW, Huca… Descendus à Nantes comme tout le monde !
 
 Commander l’ouvrage
 
 

© Editions Joca Seria - « Nantes & Rennes sous le regard des architectes du 21e siècle »

 
« Nantes & Rennes sous le regard des architectes du 21e siècle » de Jean-Louis Violeau. 180 pages, 25 euros. Editions Joca Seria.